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Plongée sur le ST PROSPER
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Pour la "petite histoire" !!!: "J'ai appris l'existence de cette épave par hasard. Une photo (celle-la même qui sert de fond à cette page web) aperçue sur les murs d'un club de plongée de Rosas. Un an de recherche, de questions sans réponses... puis une info d'un pêcheur amateur, des renseignements qui finissent enfin par se rejoindrent pour retrouver l'épave du cargo SAINT PROSPER par 60m de fond dans la baie de Rosas. Cette épave nous l'avons plongée, et plongée encore... plus de 25 fois en 3 ans... nous en avons fait "notre épave fétiche"... elle occupait nombre de discussions, a occasionné de nombreuses rencontres pour enfin nous révéler son histoire. Bref, j'ai et nous avons tous (membres du C.A.S.P), une réelle passion pour cette épave. Des plongées, des photos, des vidéos puis j'ai créé cette page web juste histoire de partager ma passion... Puis, en février 2005 les familles des disparus du ST Prosper découvrent avec stupéfaction l'existence de cette page web. Elles étaient sans nouvelle du cargo depuis 1939!!! Oh, elles savaient qu'il avait sombré, décimant les 27 membres d'équipage, mais ignoraient l'endroit et les circonstances du drame. Les générations de leurs descendants ont grandi dans le culte et la mémoire du mystérieux du naufrage du ST PROSPER. Elles nous ont contactés, nous nous sommes rencontrés et sous leurs regards nous avons fixé une plaque commémorative, le 27 août 2005, en la mémoire des 27 marins du ST PROSPER disparus en baie de Rosas le 8 mars 1939. Cette commémoration et rencontre avec les familles de disparus sur le lieu du drame, a eu lieu grâce au dévouement de Jean-Marc Guillou, Patrice Strazzera, Gilles Baysselier et moi-même. Quand la passion pour une épave permet à des familles de marins disparus de faire enfin leur deuil..."
La plaque avant d'être immergée, de gauche à droite: François Brun, Franck Gentili, Renaud Cabrol, David Perez (Photo P Strazzera)
La plaque commémorative fixée sur le mat de charge du ST Prosper le 27/08/2005 (Photo P Strazzera)
- La liste de l'équipage:
Les noms soulignés des marins de cette liste d'équipage, sont ceux dont les familles ont été retrouvées. Nous espérons pouvoir entrer en contact avec toutes les familles des disparus. N'hésitez pas à joindre JM GUILLOU: jmguillou@tele2.fr - La journée commémorative du 27 août 2005: SAMEDI 27 AOUT 2005 à ROSAS (Espagne). Les familles des marins disparus lors du naufrage étaient sur les lieux où repose l'épave pour assister à l'immersion sur l'épave du ST PROSPER d'une plaque commémorative par les plongeurs: Patrice STRAZZERA et son équipe, Gilles BAYSSELIER et Franck GENTILI. L'organisation de cette journée de commémoration est à mettre à l'initiative de M Jean-Marc GUILLOU. jmguillou@tele2.fr - Les documents:
Photos de la journée de commémoration du 28 août 2005 Merci aux plongeurs : Patrice Strazzera (Photographe sous-marin), Franck Gentili (plongeur passionné d'épaves), Gilles Baysselier (plongeur, logistique bateau), Arnaud Cabrol (Scaphandrier pro), David Perez (vidéaste sous-marin), Pierre Leconte (pilote), Roman Miecko (plongeur), Anne Baysselier (plongeuse), Claude Marty.
Cliquez sur la photo pour l'agrandir ********************************************************** L'épave: Une première série d'images de l'épave... d'autres suivent plus bas sur cette page. Cliquez sur la vignette pour l'agrandir Photos: Gilles Baysselier et Franck Gentili L'épave foisonne de vie
Le Saint Prosper est une épave que nous, "aficionados", nous voulons mythique... Elle est belle, immense, superbe, inhospitalière, et terrifiante... mais tellement attirante...
Ce cargo construit en 1920 par les chantiers Anglais C.WILLIAM GRAY & CO.LTD WEST HARLEPOOL, était la propriété de la Société Navale de l'Ouest (Nantes) jusqu'en 1939, date à laquelle il coula dans la baie de Rosas (Espagne). L'histoire: Durant les tous premiers mois de la guerre civile espagnole le croiseur "nationaliste" (Franquiste) "CANARIAS" menait une vie impossible à tous les navires "Républicains" de la partie Nord-Orientale de la Méditerranée Espagnole. C'est pour se protéger des incursions du "CANARIAS" que les habitants de ROSAS avaient miné toute la baie entre La Punta Mongo au sud et la Punta Falconera au nord de Rosas. Cette ligne de mines fut fatale au St Prosper. Ce cargo de 106m de long pour 4330 tonneaux avait une proue caractéristique haute fine et tranchante. Il livrait 300 tonnes de pétrole en provenance d'Algérie à Marseille. Il eut une vie assez courte, 19 ans de navigation seulement... Il eut l'infortune de heurter une mine qui était destinée au "CANARIAS" et le partagea en deux parties. L'explosion déclara un l'incendie des 300 tonnes de pétrole qu'il avait dans les cales. Il a coulé en moins d'une heure et repose par -60 Mètres. Tout commence un jour de gros temps avec 90Km/h de vent « Huracanado »(Tramontane locale), craint des meilleurs marins locaux. Le Saint Prosper est pris dans la tempête, le Commandant décide de stopper alors qu'il devait passer Cap Creus pour se diriger vers Marseille. La décision était prise de se mettre à l'abri dans la baie afin d'attendre une amélioration des conditions climatiques. Malgré les avertissements des vigies sur la côte, le Saint Prosper continua sa route dans la baie jusqu'à se "flanquer" sur une mine. A l'impressionnante première explosion, se succédèrent deux autres explosions et c'est à ce moment là, que le navire se partagea en 2 et s'enflamma. Le point de collision fut sans nul doute la partie centrale arrière du Saint Prosper, ce qui entraîna son rapide et irrémédiable naufrage. Aucun rescapé, si ce n'est un membre d'équipage repêché à moitié moribond. Il n'a pas résisté longtemps au choc de la catastrophe,il est mort peu de temps après. Le Saint Prosper est resté anonyme durant de nombreuses années. Il n'était connu que des locaux qui pêchaient à la « traîne ». Il était surnommé « el gancho »(le crochet) car les pêcheurs y laissèrent nombre de filets. Il était aussi surnommé « el pétroler » (le pétrolier) à cause de l'incendie provoquée par sa cargaison de pétrole. Il fut découvert en 1967 par les plongeurs du C.R.I.S (Centro de Récupéraciones e investigagaciones submarinas), véritables pionniers de la plongée en Espagne. Ils ont visité l'épave et trouvé la cloche de proue avec les inscriptions « SAINT PROSPER » gravées.
Les descendants des membres de l'équipage aimeraient désormais En SAVOIR PLUS SUR LE NAUFRAGE du ST PROSPER. Car l'ignorance dans laquelle ils ont été maintenu depuis 66 ans intrigue. Il faut savoir qu'à cette époque c'était la guerre d'Espagne, les "républicains" formaient des poches de résistance au "Franquisme" et une de ces poches se trouvait justement à Rosas. La France, bien qu'officiellement neutre dans ce conflit,s soutenait "officieusement" les républicains. Certains pensent que le St Prosper faisait parti d'un convoi chargé de ravitailler en carburant la poche de résistance républicaine de Rosas. On sait aussi qu'une base de sous-marins allemands se trouvait dans les parages à l'époque. Les allemands, eux, soutenaient Franco. De là à penser que le St Prosper ait pu se faire torpiller par un U-boot allemand, il n'y a qu'un pas que certain n'hésite pas à franchir. D'ailleurs certains faits et certaines questions qui demeurent peuvent laisser supposer que cette version officieuse n'est peut-être pas loin de la vérité: - Le St Prosper n'était pas sur son trajet normal, pourquoi était-il là ? - Eusebio Escardibul (87 ans aujourd'hui) est le plongeur qui a découvert l'épave en 1967, il a pris contact, en 1967, avec la Société Navale de l'Ouest (affréteur du cargo) afin de prévenir les familles. Mais la SNO lui a répondu par courrier qu'il était préférable que les familles n'en soient pas informées... Pourquoi ? - Un navire de ce tonnage peut sans aucun doute affronter un coup de Tramontane ? - Un plongeur a remonté de l'épave il y a plusieurs années "un coffre" contenant des codes radios militaires cachetés. Que faisait un navire de commerce avec de tels codes ? -Un marin du St Prosper (apparemment surpris de ce qui se tramait) a écrit une lettre à sa femme lui demandant si elle connaissait ce navire..., un autre écrivit "...nous partons en mission... cette fois si on s'en sort on aura de la chance..." - Pourquoi le St Prosper n'a pas émis de signal de détresse?
Croquis Gilles Baysselier, légende et traitement numérique Franck Gentili La plongée sur l'épave n'est pas sans danger. Il semble qu'à ce jour moins d'une centaine de plongeurs l'ait déjà plongée. – Visibilité: Elle dépasse rarement 6 ou 7 m au niveau du pont. Il semble qu'elle soit meilleure en août et septembre. Mais nous avons déjà vu + de 10m fin décembre... et plus de 20m mi-août... Mais, sur près de 25 plongées sur cette épave 60% du temps nous avons eu moins de 10m au niveau du pont. Bref c'est très aléatoire et il faut souvent un bon coup de chance pour avoir au fond une visi correcte. Par contre, elle est souvent excellente (+ de 20m) sur le haut du mât de charge (35/45m) –La profondeur: Sur certaines parties de la coque le fond flirte avec les 60m !!! On est donc proche des limites de la plongée à l'air. Le pont est à 55m le haut du château lui est 48m, le haut du mât de charge avant est à 35m. Il faut prévoir des quantités d'air conséquente (2X 10l à 230b semble être un bon choix) ou limiter le temps au fond à une dizaine de minute MAX, sous peine de tomber en panne d'air avant la fin des INTERMINABLES PALIERS... Le tarif à ces profondeurs est de l'ordre de: pour 22' au fond (58m): 3' à 9m + 10' à 6m + 35' à 3 m !!! Avec le temps de remontée il faut compter plus de 50' de déco !!! Soit une immersion de près de 75'. –Les filets: L'épave est recouverte d'innombrables filets de pêche, ce n'est pas pour rien que les pêcheurs locaux l'ont surnommé "el gancho" (le crochet). Il faut donc partir en explo avec couteaux, coupe fil et cisaille, et surtout que ceux-ci soient accessibles. Attention aux flexibles, mano, détendeurs de secours... tout doit être "ficelé" près du corps afin de ne pas traîner. Toujours partir à deux pour pouvoir s'aider en cas de galère dans un filet. ATTENTION l'épave étant très poissonneuse un grand nombre de pêcheurs à la ligne amateurs y ont laissé leur crin de pêche et leur mouillage !!! –Le site: Le St Prosper se trouve en plein milieu de la baie, donc pas d'abri (attention à l'état de la mer / houle), vu la profondeur (60m) on ne peut pas mouiller (il faudrait au moins 180m de mouillage) et le risque d'y laisser son ancre bloquée sur l'épave est TRES important... En été il faut gérer avec de nombreux pêcheurs amateurs... Nous n'avons jamais rencontré de courant au fond, d'ailleurs le fond est plutôt vaseux et il n'y a pas de gorgones... -L'état de l'épave: Le cargo est cassé un peu avant la poupe, celle-ci mesure environ 15m et gît couchée sur tribord à une 50aine de m du reste de l'épave. Cette poupe ne présente que peu d'intérêt, et elle est très difficile à trouver de par la visi. L'autre partie mesure plus de 80m de long et gît bien à plat sur sa quille. La partie arrière est abîmée (zone où la mine a frappé), en remontant vers la proue on rencontre le château relativement bien conservée, certaines cabines permettent d'y pénétrer et dévoilent WC et baignoires. En poursuivant vers l'avant on rencontre la pièce maîtresse de l'épave: LE MAT DE CHARGE. Intact superbe et majestueux, il est entouré de milliers d'anthias et selon la période d'énormes loups montent la garde à son sommet (37m). En poursuivant vers l'avant on tombe enfin sur la proue recouverte de filet. ATTENTION, la partie avant est immense (+ de 80m), il serait illusoire voire déraisonnable de vouloir la visiter en entier, surtout vue la profondeur !!! Mieux vaut se fixer un objectif et s'y tenir. Exemple: on descend et on reste à explorer le château, ou, on descend et on reste autour du mât de charge... etc... Le Saint Prosper impressionne par sa silhouette svelte et immense (quand on a la chance de le voir bien sûr) et il est vrai qu'il donne une impressionnante sensation fantasmagorique qui place ce cargo au « top ten » des épaves espagnoles. Ajouter à cela, une vie sous marine des plus riches: grosses langoustes, congres, murènes, corbs, loups, anthias, tacos, loups calamars......etc. Cela en fait, une des épaves les plus énigmatiques de la Costa Brava.
Crédit photos: Patrice Strazzera, Salvator Coll Martinez, Gilles Baysselier et Franck Gentili.
Croquis tiré d'un des livres de PATRICE STRAZZERA "le sommeil des épaves" FICHE TECHNIQUE
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